On a vu cette année une réelle volonté de faire émerger une organisation autonome féministe autour de la journée du 8 mars, et ce afin de ne pas se laisser dicter des mots d’ordres et modalités d’action par les syndicats et institutionnels (qui n’ont même pas voulu communiquer le parcours prévu). Une réunion publique a été organisée le vendredi 1er mars dans un bar afin d’essayer de proposer une auto-organisation de celles et ceux ne se retrouvant pas dans les appels traditionnels. Des comités de mobilisation et d’action ont déterminé des modalités d’organisation concrètes, comme les moyens de défense et les actions mis en œuvre au sein de la manifestation. Le départ était fixé à la fac pour permettre un débrayage et de rejoindre la manif syndicale à République à 15h40, heure symbolique à laquelle les femmes arrêtent d’être payées par rapport au salaire des hommes.
On nous parle des inégalités salariales, au même titre que la parité et toutes ces batailles auxquelles se raccrochent tant bien que mal tout une frange du féminisme. Mais de quelles salaires parle-t-on? Celui des cadres, des RH, des cheffes? Et qu’en est-il de celui des femmes de ménage, des assistantes maternelles, des ouvrières… Ce manque d’analyse de classe nous laisse perplexe. Faire la grève? Manifester ? OUI, mais nous ne voulons pas seulement d’un jour par an, pour la symbolique. Il est temps de penser la grève comme une pratique de lutte offensive et non comme un appel mou sans lendemain. À Rennes, et sûrement dans beaucoup d’autres villes, des bureaucrates ont tenté de saisir cette opportunité pour reprendre le contrôle sur les manifs, qui depuis quelques mois leur échappe. Mais la rengaine gestionnaire négociant l’aménagement de la défaite nous fatigue. Les centrales syndicales ont depuis des décennies participé à transformer l’un des principaux outils de lutte des prolétaires en démonstration pathétique de leur absence de combativité et de leur incapacité à défendre les travailleuses (et travailleurs).
La manif féministe a donc quitté son point de rassemblement après une demi heure de prises de parole, avec en tête la banderole de l’intersyndicale. Rapidement, cette tête molle semble incapable d’être à la hauteur de ce qu’il se passe le 8 mars : des centaines de « féministes, déter et révolutionnaires » attendent plus de cette journée. Après quelques minutes de coude à coude de banderoles, c’est avec une certaine spontanéité que la majeure partie des gens présents décident de dépasser les drapeaux syndicaux pour rejoindre la tête du cortège. Arrivé devant la préfecture de région, le cortège syndical s’arrête après avoir parcouru les 100 « interminables » mètres, pendant lesquels il n’aura pas manqué de s’en prendre aux camarades qui tenaient la banderole, allant jusqu’à les menacer d’aller poukave aux keufs, avec qui il était en contact permanent of course.
Le cortège alors composé de différentes tendances du féminisme non institutionnel décide de poursuivre son chemin, bien décidé à ne pas s’arrêter là. Après quelques détours forcés par la présence de keufs en nombre pour nous empêcher d’accéder au centre-ville bourgeois, le cortège retourne sur République, et commence à couvrir de slogans les différentes vitrines et cibles décidées lors des comités actions. Pharmacies, gynécos (qui refusent de délivrer la contraception), magasins de lingerie, galeries lafayette, tous ces commerces qui se font du fric sur l’image de la femme et dans lesquels nous n’auront jamais les moyens de nous payer quoi que ce soit. Très rapidement, pleins de gens se prêtent au jeu, on s’arrête, on réfléchit à ce qu’on écrit, et c’est parti, applaudissements, chants féministes, puis ça continue. Il serait temps que tout le monde commence à prendre au sérieux le nouveau souffle du féminisme ; l’expression d’une force collective qui se concrétise dans notre manière de bouger toutes ensembles, de prendre les décisions, de choisir les cibles et de défendre le cortège. Malgré la présence de condés, de plusieurs tentatives pour nous bloquer, et d’une charge en queue de cortège sur Charles de Gaulle pour s’emparer d’un caddie de bouffe (!), nous resterons ensemble, et ce jusqu’à la fin de la manif.
Et ce n’est que le début…
Continuons de nous retrouver pour s’organiser, et s’autonomiser dans la lutte, poser nos propres dates de manifestations et nos modalités d’organisations. Nous ne voulons pas nous contenter des « journées nationales de..» mais infuser chacunes de nos luttes par nos pratiques et nos objectifs. Réapproprions nous la rue, parce que c’est aussi un espace pour diffuser nos idées, nos pratiques. Organisons nous dans les comités actions, renforçons notre force collective car nous laisserons personnes nous empêcher de lutter, ni les services d’ordres des syndicats, ni les flics, ni les patrons qui nous niquent la gueule au travail, ni tous les connards qui espèrent que nous serons dans la rue seulement le 8 mars.
???? Féministes, déters et révolutionnaires ! ????
On s’en souvient, la première grosse manifestation des gilets jaunes à Rennes a eu lieu pendant que se déroulaient au Couvent des jacobins les « Assises de la citoyenneté » organisées par Ouest France. L’occasion de promouvoir le « vivre ensemble » tant désiré par la Métropole et les commerçants du centre ville, qui devrait permettre à tout le monde de venir consommer paisiblement dans un centre historique sanctuarisé et transformé en dortoir 5 étoiles pour cadres dynamiques. Si le mouvement semblait alors très conscient de ne pas avoir sa place dans cette conception du « vivre ensemble », la place qu’occupe l’association des commerçants de Rennes, le Carré Rennais, dans la dynamique de sanctuarisation commerciale qui opère depuis plusieurs années est souvent passée sous silence, et réapparaît à chaque fois qu’un mouvement social ressurgit. Ainsi l’épopée des petits commerçants en lutte pour préserver l’ordre établi, ou la « tranquillité du centre ville », est devenue un marronnier lors de chaque mouvement social. Les nombreuses sorties récentes de son président Charles Compagnon (propriétaire du restaurant le Carré) dans les médias, invoquant le ministre de l’intérieur à « rétablir l’ordre » dans un contexte de vaste répression (1800 condamnations) nous ont conduit à nous intéresser à cette « association loi 1901 ».
« Petits commerçants », gros intérêts
Le Carré Rennais, c’est une association qui réunit 330 commerces, répartis en 200 magasins et 130 commerçants itinérants. En plus du président Charles Compagnon, on note dans les 5 postes importants du conseil d’administration 2 propriétaires de boutiques de luxe (Optique Laurence Taillandier qui s’est fait cambrioler ses paires de lunettes à hauteur de 2000 euros récemment , et l’Atelier Joaillerie), une agence immobilière importante (Arthur Loyd, 1 er réseau français de conseil en immobilier) et le café des Jacobins (nouveau bistrot branché à côté du Couvent). Dans les 330 commerces, on retrouve notamment les centres commerciaux et galeries du centre ville, les agences bancaires, immobilières et de voyage, quasiment toutes les boutiques de luxe (joaillerie, vêtement, chaussures), franchises de fringues et de grande distrib et une bonne partie des bars, librairies et restaurants. À partir de ça, le Carré Rennais agit donc « pour renforcer leur attractivité », en jouant « un rôle d’interface entre les commerçants et les instances officielles ». Ils organisent des événements (grande braderie) et promeuvent « l’accessibilité en centre ville ». Par exemple ils ont des titres de transport et de parking gratuits à filer à leurs clients le samedi et une garderie pour leur permettre de faire les courses peinards. Ils organisent aussi des concours de vitrines au mois de décembre. On voit donc se dessiner des intérêts beaucoup plus larges. Comme à chaque fois que les bourges se réunissent entre eux, ça donne jamais rien de bon pour les prols, pas même leur putain de charité pour redorer leur image.
Les petits commerçants c’est une grosse douille. Sous couvert d’artisanat créatif et de « petite » structure, ils sont en fait les vitrines d’un capitalisme local et bien sûr font tout pour le défendre. Derrière ces derniers se cachent des petits patrons et parfois même des « gros » quand ceux-ci possèdent une armada de boutiques et de restaurants qui n’en restent pas moins des exploiteurs de première catégorie. A coups d’emplois précaires, les bourgeois du centre-ville s’enrichissent sur le dos d’un prolétariat qui se trouve, pour l’heure, sans grande capacités d’organisation. Eclatement de la masse salariale dans de petites structures, parfois organisées de manière faussement horizontale, il en devient parfois impossible de distinguer l’employé en bas de l’échelle, du manager ou du patron dans les boutiques.
Tout doit disparaître
Là où on voit la puissance de ces organisations de centre ville, c’est lors des mouvements sociaux. C’est-à-dire quand ils se sentent menacés. À Rennes, après 3 samedis de mobilisation d’une intensité plutôt relative par rapport à certaines villes de France, ils se retrouvent au ministère 2 fois et arrivent à débloquer un fonds de 3 millions d’euros de compensation. Leur capacité à s’organiser politiquement crève les yeux, tant ces derniers font pression sur les institutions pour casser le mouvement social. Dans les médias, les appels à la répression sont monnaie courante. Tout comme le déploiement policier qui protège les commerces et interdit aux cortèges de rentrer dans le centre-ville. Depuis 2016, rentrer dans le centre historique s’est imposé comme l’un des objectifs des manifestations rennaises, afin de ne pas les laisser dicter leurs lois. La prise de la maison du peuple à Sainte Anne en mai 2016, ainsi que plusieurs manifs gilet jaune cette année sont autant de victoires arrachées par la détermination collective!
A travers des discours misérabilistes dans les médias, ces derniers tentent de retourner la colère sociale qui s’exprime dans la rue, en faisant croire que c’est eux « qui en ont ras-le-bol ». Mais qui voudrait s’attendrir devant leurs jérémiades? On sait très bien ce qui fait tourner leur business, c’est notre exploitation ; avec des salaires de merde, des conditions de travail déplorables, pour vendre des petits objets, des ptits plats, des ptits services, des ptites assurances, des ptits bijoux, derrière leurs ptites vitrines de petits commerces. De mouvement en mouvement, leurs tentatives d’intimidations à deux balles nous lassent. La dernière en date, s’autoproclamer justiciers en herbe pour pallier aux failles de la police : « si les autorités n’y arrivent pas, on va s’en occuper nous-même ». Dans un contexte de forte répression du mouvement, les différents appels passent chaque fois pour plus indécents et provocateurs de la part de petits commerçants qui semblent près à tout pour défendre leurs intérêts.
La structuration des commerçants dans toutes les villes, comme ici le Carré Rennais, est un des outils de la bourgeoisie qui, coordonné avec ceux mis en œuvre par l’État tentent d’attaquer le mouvement social. Nos intérêts de classe sont évidemment incompatibles, il est nécessaire de continuer à maintenir la pression sur le poumon économique de la ville qu’est le centre historique. La récupération politique bat son plein, et les futurs candidats aux municipales surenchérissent pour demander des peines exemplaires contre le mouvement.
La réaction du Carré Rennais montre que faire une manif en centre-ville, c’est prendre la rue, comme toujours, mais c’est aussi bloquer efficacement et directement une des expressions du capitalisme. Du début à la fin de la chaîne de montage, à la périphérie comme au centre, continuons à nous organiser contre ceux qui se font de la maille sur notre dos, attaquons les points névralgiques de l’économie pour la briser. Pas de quartier pour les bourgeois !
Avec le mouvement des « gilets jaunes », comme avec tous les mouvements sociaux, ressurgit dans le discours politique et médiatique (qui se confondent toujours plus) le spectre des « casseurs ».
Dès le 17 novembre et la première manif parisienne, les affrontements avec la police et les attaques contre des commerces et des administrations semblent se généraliser lors des différents « actes ». La diffusion de ces pratiques à l’ensemble du territoire, leur répétition et le soutien assez massif dont elles bénéficient n’a pas empêché les politiques et médias de mettre en route le logiciel habituel : dénoncer des violences « en marge », l’infiltration de « casseurs voulant seulement en découdre », « des débordements inacceptables qui nuisent à une colère compréhensible » et bla et bla et bla…
Le but est évident et le même qu’à chaque mobilisation, créer la division entre les manifestants, pour semer la zizanie en interne et justifier la répression féroce contre l’ensemble du mouvement en essayant d’en enfermer une partie dans la figure du « casseur» .
Les « casseurs »
La figure du casseur est une constante du discours politique et médiatique depuis les années 70. Elle permet de discréditer le discours politique de ceux qui choisissent de lutter parfois au-delà de la légalité. Sa première apparition peut être datée à la loi dite anticasseur de 1970 sous pompidou promulguée pour lutter contre le bouillonant mouvement révolutionnaire des années post-68. On peu la rapprocher de la figure du hooligan utilisée depuis les années 80 pour discréditer ceux qui vivent leur passion de manière un peu trop turbulente.
Et quand ça ne prend plus on essaie d’intimider les manifestants comme Castaner qui affirmait le 11 janvier en direct sur facebook : « ceux qui viennent manifester dans des villes où il y a de la casse qui est annoncée savent qu’ils seront complices de ces manifestations-là » au mépris de toute catégrorie juridique !
Apparemment la féroce répression policière (des centaines de blessés, au moins 10 yeux crevés à coup de LBD 40) et judiciaire (+20 % des comparutions immédiates, des peines de prison ferme à la pelle, des contrôles judiciaires de bâtards) ne suffit plus. Le gouvernement dans sa fuite en avant sécuritaire annonce une loi anticasseurs et propose de récupérer un projet de lois des républicains, votée au sénat à l’automne dernier à la suite du mouvement étudiant du premier semestre 2018.
Plusieurs mesures annoncées dans ce projet, adopté aujourd’hui en commission des lois de l’assemblée nationale :
La création d’un« délit de dissimulation volontaire du visage dans les manifestations » qui était auparavant une contravention de seconde classe (150€ d’amende) devient passible d’une peine de 15 000€ d’amende max et d’un an d’emprisonnement, manière facile de racketter des thunes aux prols qui luttent. Et en plus, les députés ont accepté un amendement proposant pour ce nouveau délit d’inverser la charge de la preuve, en clair ça n’est plus à l’accusation d’amener la preuve que le mis en cause était masqué pour commettre des troubles mais bien à ce dernier de démontrer qu’il avait une raison tout autre, un « motif légitime » de se masquer (swag, froid, pollution…).
Deuxième mesure : la mise en place d’interdiction administrative de manifester sur le modèles des interdictions administratives de stades. En l’état le texte prévoit la possibilité pour les préfets :
« Lorsque, par ses agissements à l’occasion de manifestations sur la voie publique ayant donnés lieu à des atteintes graves à l’intégrité physique des personnes ainsi que des dommages importants aux biens ou par la commission d’un acte violent à l’occasion de l’une de ces manifestations, une personne constitue une menace d’une particulière gravité pour l’ordre public, le représentant de l’État dans le département ou, à Paris, le préfet de police peut, par arrêté motivé, lui interdire de participer à une manifestation sur la voie publique ayant fait l’objet d’une déclaration ou dont il a connaissance. »
Lors de son premier passage à l’assemblée le texte a même été enrichi de la possibilité pour les préfets d’interdire de manif un individu pour un mois sur l’ensemble du territoire national et ainsi empêcher d’aller manifester avec les camarades dans les autres villes !
En somme des critères bien vagues laissés à l’interprétation des préfets et basés sur les allégations des services de renseignements de police. On observe un élargissement du pouvoir donné aux préfets pour interdire de manif à peu près n’importe qui participant de près ou de loin aux mouvements sociaux ! Cette mesure sera appuyée par la création d’un fichier national des casseurs qui sera à priori intégré au sein du fichier national des personnes recherchées. Le flou volontaire laissé sur ces questions permet d’imaginer une répression importante à venir contre les mouvements sociaux basée sur une réduction générale des garanties de liberté individuelles, notamment depuis la promulgation de l’état d’urgence en 2015.
Le discours gouvernemental qui assume de trouver l’inspiration dans la politique de lutte contre le « hooliganisme » n’est pas anodine. Les mesures répressives créées pour lutter contre « la violence dans les stades » sont aujourd’hui principalement utilisées contre le supporterisme organisé. En cela l’État français est dans la tendance européenne, on teste des mesures sécuritaires dans les stades, contre des mouvements montrés du doigt comme marginaux et violents (les mouvement ultras et hooligan assimilés dans le discours publique [voir encart à la fin]), puis on les adapte pour la répression sociale plus générale contre les prols et les mouvements sociaux !
Dernier exemple en date la promulgation en Italie par le dernier gouvernement de centre-gauche, et enrichi par le gouvernement d’extrême-droite en place, du DASPO Urbano. Cette mesure permet d’interdire des individus de paraître dans un certain périmètre (pour une manifestation par exemple), sur le modèle du DASPO acronyme de « Interdiction d’accéder aux manifestations sportives » mis en place depuis 1998 au nom de la sacro sainte lutte contre la violence dans les stades. En France on assiste depuis quelques années à un fort durcissement de la répression contre les supporters que ce soit des mesures individuelles (interdiction administratives ou judiciaires de stade) ou collectives (multiplications des interdictions de déplacement prise par les préfets pour des raisons chaque fois plus obscures).
L’inspiration des mesures antisupporter (car c’est bien de ça dont il s’agit créer un foot calme, aseptisé, facilement vendable à l’export et en adéquation avec l’augmentation général du prix des places et des droits tv) est claire quand on lit l’article L332-16 du code du sport qui encadre les interdictions administratives de stade.
Les interdictions administratives de stade, cancer du foot
l’article L332-16 du code du sport dispose
« Lorsque, par son comportement d’ensemble à l’occasion de manifestations sportives, par la commission d’un acte grave à l’occasion de l’une de ces manifestations, du fait de son appartenance à une association ou un groupement de fait ayant fait l’objet d’une dissolution en application de l’article L. 332-18 ou du fait de sa participation aux activités qu’une association ayant fait l’objet d’une suspension d’activité s’est vue interdire en application du même article, une personne constitue une menace pour l’ordre public, le représentant de l’Etat dans le département et, à Paris, le préfet de police peuvent, par arrêté motivé, prononcer à son encontre une mesure d’interdiction de pénétrer ou de se rendre aux abords des enceintes où de telles manifestations se déroulent ou sont retransmises en public. »
Des critères flous et larges qui permettent aux préfets d’interdire de stade pour tout et n’importe quoi, on fait notamment la chasse a l’usage de pyrotechnie et aux supporters contestataires, ainsi l’association nationale des supporters, qui regroupe des groupes de supporters de nombreux clubs, relate : « Un exemple d’utilisation abusive des interdictions administratives de stade est très connu dans le milieu des supporters: en 2014, près de 250 supporters du Paris Saint Germain ont été interdits administrativement de stade pour avoir participé à un sit -in pacifique, au cours duquel ils ont entonné des slogans contestant la direction du club.
En 2016, plusieurs dizaines l’ont été sur le même fondement. Ces IAS ont naturellement été annulées par le juge administratif, mais des années plus tard »
De même dans l’article 2 de la proposition de loi on peut lire:« Le représentant de l’État dans le département ou, à Paris, le préfet de police peut imposer, par l’arrêté mentionné au premier alinéa du présent article, à la personne concernée par cette mesure de répondre, au moment de la manifestation, aux convocations de toute autorité ou de toute personne qualifiée qu’il désigne. Cette obligation doit être proportionnée au comportement de la personne », en bref obligation d’aller pointer au comico pendant la manif. Cet mesure est un copié collé de l’alinéa 3 de l’Article L332-16 du code du sport. Selon l’ANS la moitié des IAS sont doublé d’une obligation de pointage, c’est donc sur simple décision du préfet des personnes qui sont contraintes de pointer jusqu’a 50 fois par an, parfois sans pouvoir trouver d’arrangements pour aller bosser ou en vacances.
Dans les deux cas c’est le même processus préventif qui entre en jeu, une interdiction de manif comme de stade c’est une décision qui est délivré par une autorité administrative et qui t’interdit de circuler sur un territoire donné sans aucune forme de procès.
Les représentants de l’état se voient confier la possibilités de prendre des mesures impactant violemment les libertés individuelles sans possibilité de se défendre (contrairement au tribunal). Au delà d’une attaque contre les possibilités de se défendre xe sont aussi des mesure préventive dont le pouvoir espère sans doute qu’elle permettra de désengorger les tribunaux saturés par la répression !
Les responsables diront qu’on peut faire un recours au tribunal administratif mais on sait très bien que ces recours mettent du temps a aboutir. C’est bien de mesure parajudiciaire enlevant à l’accusée ses possibilité de défense dont il s’agit et c’est en cela qu’elles doivent être combattue. On ajoutera que les garanties de libertés individuelles ne peuvent être défendu séparément. Les supporters tirent la sonnette d’alarme depuis des années sans être écoutés et depuis l’annonce du projet de lois anticasseurs la gauche propre sur elle défile sur les plateau tv, non pas pour remettre en cause les attaques sur les libertés, mais pour dire qu’on ne pouvait décidémment pas comparer les manifestants a de vulgaires supporters de foot. Des stades de foot aux entreprises ou à la rue ce sont les même processus qui sont en cours. Nous vivons une évolution autoritaire du capitalisme libéral, au service du profit et de la paix social.
Rappelons qu’en 2015 et 2016 de nombreux participants aux mouvements sociaux avait été visés par des interdictions de manifs basés sur un détournement de la l’etat d’urgence permettant d’interdire à un individu de paraître dans un périmètre. Demain la possibilité d’interdiction de manif sera écrite dans la loi, nous ne demandons pas d’application juste de la legislation mais qui sait comment cette mesure pourra être détournée ? Il s’agit maintenant si nous voulons pouvoir continuer à lutter pour nos idées, nos conditions d’existence ou pour nos équipe de défendre nos garanties et de combattre ces mesures. Refus collectif de se soumettre aux interdictions, diffusion du masquage pour lutter contre la penalisation du fait de se masquer et contre l’identification… Ne cédons pas à la peur que veut installer la répression, affirmons notre solidarité contre la justice qui nous frappe, qu’elle soit pénale ou administrative !
Brève histoire du supporterisme organisé :
Le supporterisme organisé commence à apparaître en europe à partir des années 60 mais commence à réellement se dévelloper en italie dans les années 70. Pour reposer très brièvement quelques base face à toute les conneries que nous sortent médias et pouvoir publique.
– mouvement ultra nait en italie dans les année 70, il vise à organiser les tribunes populaires pour soutenir son équipe à travers des chants commandés par des capos, chorégraphies (appelées tifos), drapeaux, pyrotechnie etc. La violence n’est pas rejetée et elle peut souvent s’exprimer contre les ultras d’équipe rivales ou la police mais elle n’est pas centrale. C’est aujourd’hui le type de supportérisme organisée principal en europe, seul les iles britanniques on une organisation plus basé sur des chants spontannés, sans vraiment de groupes organisés ni de matériel en tribune.
-Le hooliganisme : nait du football anglais en structurant des petits groupes qui viennent au stade pour en découdre avec les fans adverses, il se répand dans toute l’europe mais en tant que mouvement il est surtout aujourd’hui massif dans les pays de l’ex bloc soviétique et les balkans.
La violence est ici centrale et on cherche l’affrontement soit aux abords du stade soit avec des arranged fights organisés en périphérie.
Le supportérisme regroupe tout un tas de pratique et la violence en fait parfois partie et il ne s’agit ni de la rejeter comme extérieure ni de la fétichiser. Qu’ils soient lambdas ou organisés dans un groupe ultras ou une firm de hools ce sont les fans qui font du foot ce qu’il est, le prétexte de la violence est souvent utilisé pour porter l’attaque contre l’essence populaire du football, l’Angleterre en est le meilleures exemple puisque la stratégie adopté pour lutter contre le hooliganisme a été tout bonnement l’augmentation du prix des places à des niveaux qui rendent impossible pour de nombreux prols de suivre leur équipe.
Suite à l’appel national à bloquer les raffineries, nous allons avec quelques camarades rejoindre le point de blocage du dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche vers 23h.
Nous sommes une cinquantaine et la gendarmerie garde l’entrée de la raffinerie, nous décidons donc d’aller au rond point le plus proche pour bloquer les poids lourds. Les keufs nous disent de dégager et nous empêchent physiquement de bloquer ou de ralentir la circulation. On se rend compte de notre incapacité à bloquer effectivement le dépôt, due à notre faible nombre numérique et à la présence des keufs qui nous disent clairement qu’ils seront là jusqu’à 5h puis insinuent qu’on se fera dégager ensuite.
Après discussions et échanges sur nos expériences personnelles de chauffeurs et d’intérimaires, nous décidons à quelques dizaines d’aller à la plateforme de tri de colis du Rheu. L’idée est de faire un blocage économique en empêchant le départ des poids lourds qui distribuent des colis dans toute la France, à un rythme effréné de la période des fêtes de fin d’année, jusqu’à la fin des soldes!
Nous arrivons vers 1 heure du matin et installons une barricade devant l’entrée. Les keufs qui nous ont suivis, nous observent au loin avec des responsables de la plateforme. Nous décidons collectivement de ne laisser sortir qu’un poids lourd toutes les 5 minutes. Rapidement un embouteillage se créé depuis les quais jusqu’à la sortie de la boîte. Une enceinte passe de la musique, on discute, on échange sur nos différentes expériences de blocage, de manif, on boit des coups, certains salariés sortent discuter avec nous, nous parlent de l’organisation interne, nous conseillent d’arriver plus tôt les prochaines fois… La bonne ambiance est au rendez-vous malgré l’heure tardive, le froid et la bruine. Nous apercevons au loin des salariés en pause, nous nous saluons et nous échangeons des slogans au loin, on ressent l’envie pour eux de nous rejoindre ; la grève devient une nécessité… À l’heure de la débauche, vers 3h30, ces mêmes salariés qui défilent en voiture devant nous, klaxonnent, applaudissent, nous expriment leur soutien massivement, tout comme des chauffeurs poids lourd qui repartent sur la route.
Vers 4h30, la dernière bagnole de keuf quitte le blocage, fatiguée d’attendre.
Nous, nous sommes toujours déters !
Vers 6h du matin, le blocage est levé.
L’action de blocage est une réussite !
Il faut continuer ce genre d’action, organisons-nous, bloquons tout !
On reproduit ici un tract diffusé par des camarades en lutte à l’IUT carrière sociale de Rennes. Ils ammènent notamment une réflexion sur le travail social et le rapport aux profs !
Nous reproduisons ici un texte transmis par des camarades en lutte à l’IEP de Rennes sur la répression que mène la direction contre le ouvement social
La direction plie, faisons la rompre !
Depuis la rentrée, deux de nos camarades subissent la répression de la direction de Sciences Po Rennes. Recrutées au mois d’avril pour un poste au sein de l’établissement (promesse d’embauche par mail et orale, procédure de recrutement en cours à la BU), elles voient finalement leur poste refusé et la procédure brusquement interrompue. La raison à cela ? Officiellement “restrictions budgétaires, sécurité et restructuration des services” puis finalement “transparence du recrutement” et “priorité aux boursiers”, en réalité il s’agit d’un ciblage personnel de personnes identifiées comme mobilisées et indésirables. Une nouvelle procédure de recrutement est lancée par la direction, ouverte à l’ensemble des étudiant.es et non plus par candidature libre comme les années précédentes. Cette manœuvre s’inscrit dans le prolongement de la répression politique du mouvement social du printemps 2018 à l’IEP (flics dans l’Institut, collaboration assumée et active de la direction avec la police et les RG notamment) et à Rennes. Déjà l’année dernière, les étudiant.e.s avaient anticipé collectivement la potentielle tentative d’isolement (menace de redoublement, d’exclusion, d’accusation de plagiat, etc.) par la création d’un collectif de défense étudiant.
A la répression personnelle et lâche répond une organisation collective et déterminée ! Dès la publicisation de l’affaire, les étudiant.es de l’IEP, une partie du personnel et hors les murs des militant.es rennais.es ont répondu à cette manœuvre lâche, réactionnaire et précarisante. Illes lancent un boycott à la nouvelle procédure de recrutement. Il est largement suivi : la preuve, seule une personne postule ! En parallèle, un communiqué est rédigé par un groupe de camarades solidaires et relayé par un ensemble d’organisations collectives et partagé par des médias militants nationaux. L’affaire fait du bruit et prend sens au niveau national dans une dynamique de lutte contre la répression. Aussi, le syndicat Force Ouvrière à l’appel de certains professeur.es et personnel.es envoie un communiqué pour souligner le danger de telles manœuvres.
Cette épisode marque durablement le personnel de l’I.E.P. déjà durement frappé par un ensemble de pressions quotidiennes : mépris personnel des agents subsidiaires, restructuration permanente des bureaux, verrouillage du Conseil d’Administration, imposer des congés non-payés de manière arbitraire et imprévue, etc. Une personne, prise dans l’étau de la direction se met même en arrêt. Le personnel se mobilise localement en protestant dans le cadre de réunions internes, preuve s’il en faut que la répression ne cible pas uniquement des étudiant.es politisées mais bien plus largement les individus les plus fragiles, précaires et qu’elle défend un système hiérarchique, autoritaire, dont les magouilles chroniques sont les moyens de gestion des affaires courantes. On rappellera à l’occasion les multiples condamnations par la justice pour copinage dans des recrutements de professeur.es., réaffirmées récemment par le Conseil d’Etat dans une nouvelle condamnation.
Cette affaire montre clairement plusieurs choses : la mobilisation paye, elle est efficace. Elle peut largement être entendue et diffusée par un grand nombre de personnes, et pas uniquement dans le seul cadre étudiant. En effet, la direction cède, en accordant un semestre à chacune des deux étudiantes auparavant privées de poste et une année entière à l’autre étudiante. Cela constitue une victoire nette au sens où la direction plie et est obligée de revenir sur ce qu’elle avait décidé. Sa manœuvre apparaît ridicule aux yeux de tou.tes puisqu’elle n’aura permis de priver qu’un seul semestre aux étudiantes autrefois indésirables. Pourtant, cette victoire reste mince si l’on rappelle le peu d’heures et d’argent que constitue ce poste, à savoir 5h/semaine payées au SMIC et même dérisoires par rapport aux sommes gagnées par la direction (entre autres prime de 10 000 euros pour le directeur des études à chaque nouveau partenariat ouvert), engagées dans des projets pharaoniques (un lustre à 13 000 euros dans l’accueil, nouveau bâtiment ultra moderne) et toujours à la pointe d’un modèle commercial et néolibéral (business avec des groupes comme Veolia, création cette année d’un master avec l’école de commerce Audencia). Ainsi, nous ne nous contentons pas de si peu, allons plus loin. Nous réclamons :
– la réintégration des deux étudiantes avec indemnisation des mois non travaillés.
– le maintien permanent d’un poste réservé aux boursiers en plus des deux existants.
– la fonctionnarisation de tous les vacataires.
– la fin de l’utilisation des contrats précaires.
– l’arrêt des pratiques répressives à l’IEP.
– la démission de l’équipe de direction.
On en profite pour remercier l’ensemble des soutiens et des personnes qui se sont mobilisées contre la répression à l’IEP.
ORGANISONS–NOUSPOURPOUVOIRCONTINUER A LUTTERDANSNOSLIEUX D’ETUDES ET DANSNOSLIEUX DE TRAVAIL !
Un petit texte sur la période de noël auquel nous joignons notre questionnaire d’enquêtes militantes ! Enquête militante
Noël, cette période merveilleuse où tous nos rêves se réalisent, où tous nos problèmes disparaissent sous une chape de cadeaux et de chocolats. En tout cas c’est ce que les patrons veulent nous faire croire, parce qu’en vrai c’est surtout une période intense de production et d’écoulement de marchandise.
Par ici, l’industrie agroalimentaire tourne à plein régime, les commerces embauchent comme jamais, pareil dans la logistique (centres de tri, entrepôts de magasins de jouets ou de grandes surfaces) où les intérimaires se multiplient. Du coup vu comment c’est galère de trouver du taf à Rennes on va pas faire la fine bouche et on va encore aller bosser quelques semaines dans des conditions de merde. Parce qu’en parallèle c’est les cadences qui augmentent, la pression de nos chefs s’intensifie, tout doit être prêt pour que la magie (des profits) de Noël soit sans accrocs.
Et puis la douille qui nous fait accepter tout ça c’est qu’on a justement besoin de thunes à Noël, plus que d’habitude en tout cas. Pour les cadeaux, pour les vacances, pour se faire un bon gueuleton parce qu’on a le droit de se faire plaisir aussi. Et ça les patrons ils le savent, du coup c’est le festival des primes à la productivité, à la présence et on nous remet une dose de compétition entre travailleurs, ça doit être l’esprit de Noël !
En bref en cette période de fêtes, l’exploitation qu’on vit toute l’année devient particulièrement lisible, parce qu’on nous en demande plus, que les chefs sont plus infects, que la compétition et le chantage à la prime sont poussés à leur maximum. C’est pour ça nous trouvons ce moment particulièrement intéressant de diffuser des enquêtes militantes, un questionnaire que nous avons conçu pour mieux comprendre les différents situations vécues au travail, mieux voir ce que nous avons en commun et comment s’organiser pour être plus fort collectivement.
Parce que l’intérêt de cette période où les patrons se gavent plus qu’une oie avant les fêtes, c’est aussi que si on relevait la tête et qu’on arrêtait de subir on pourrait leur faire mal, très mal. Alors que le gouvernement lâche des miettes pour calmer la colère qui s’exprime en france depuis quelques semaines, pourquoi ne pas pousser l’avantage et porter l’attaque contre le patronat ?
Il y a fort a parier que les dommages économiques qu’auraient des grèves et des blocages en cette période pourrait mettre les patrons en panique et pourquoi pas nous faire gagner plus que des miettes.
Mardi 2 octobre l’AG de Rennes 2 a voté le blocage de la fac de villejean pour la journée du 9 octobre. Les participants de cette AG sont principalement étudiants mais voient dans la fac de Rennes 2 un lieu d’organisation pour tous ceux qui veulent lutter, malgré leur isolement au travail, dans leurs lieux d’études. C’est une AG de lutte, tout le monde peut venir y participer, c’est comme ça depuis un bon bout de temps et c’est très bien ainsi, dans une période où l’on veut toujours plus nous séparer les uns des autres et faire que nos combats ne se rencontrent jamais.
L’AG de rennes 2 a donc voté un jour de blocage le 9 octobre, jour d’appel national à la grève par différentes organisations syndicales (CGT, FO, UNEF, UNL, SUD, FSU), sous un mot d’ordre très général d’opposition à la politique du gouvernement Macron. Et comme d’habitude sans propositions concrètes pour construire un rapport de force. Une date de rentrée comme tous les ans, pour chanter ‘’tous ensemble grève générale’’ (en évitant de l’organiser), se rappeler qu’on existe et surtout rappeler qu’on est là avant les élections professionnelles qui arrivent dans la fonction publique. Les directions syndicales nous font le même coup depuis des années. Alors que nous les prolos on s’en prend plein la gueule, le tarif syndical c’est un jour de grève par mois et retour au turbin. Chacun se défend dans sa boîte comme il peut et surtout pas de violences ou de dégradations parce que l’important c’est la RE-SPE–CTA-BI-LI-TÉ. Du coup y’a tout qui passe. Depuis combien d’années on n’a pas gagné un truc?
L’AG de Rennes 2 a décidé d’un jour de blocage, parce qu’elle est constituée de gens qui prennent la politique et la défense de leurs droits sérieusement. Parce qu’elle est constituée de gens qui, étudiants ou pas, sont presque tous précaires et subissent effectivement les politiques de ce gouvernement comme des précédents. Parce que contrairement aux permanents syndicaux ou à ces merdes de dirigeants confédéraux dans leur tour d’ivoire, les réformes on les paye cash.
L’AG de rennes 2 a décidé d’un jour de blocage de la fac parce que le blocage et l’occupation des lieux de travail et de production (dans ce cas de production de savoir mais est-ce si différent?) font depuis toujours parti de l’arsenal de ceux qui luttent. Parce que le but de la grève c’est de gêner le fonctionnement normal de l’économie et du travail, pas juste aller faire une promenade avec ses vieux potes (même si c’est aussi une raison tout a fait valable de faire grève). Parce que contrairement aux directions syndicales ou à tous ceux à gauche qui s’indignent des blocages, on n’a pas oublié comment le prolétariat a gagné l’ensemble des maigres ’’acquis’’ sociaux dont tout le monde se gargarise. Par la grève sauvage, l’occupation (en 36, en 68…), le blocage économique, le sabotage, l’émeute… Sans doute pas en écoutant ceux qui disaient qu’il fallait retourner travailler parce qu’on n’aurait pas plus ou n’importe quelle autre connerie pacificatrice.
Donc l’AG de Rennes 2 a voté un jour de blocage. Et la présidence a commencé à agiter le spectre de l’occupation de l’année dernière, de la liberté d’étudier, de l’année universitaire déjà menacée et toutes les imprécations libérales qu’ils auront pu trouver. Pour un jour de blocage, qui paraît déjà pas très cher payé par rapport aux attaques qu’on subit. Mais bon jusque là rien de très étonnant, le président joue son rôle de bon gestionnaire de l’entreprise rennes 2, de défenseur de la paix sociale sur le campus. Il réussit à monter en épingle cette journée unique de blocage et convoque une assemblée générale du personnel en banalisant deux heures de cours (là pas de problème pour la liberté d’étudier…). C’est là que les masques tombent. Une déclaration est votée se concluant en affirmant que ‘’La direction et les personnels emploieront tous les moyens appropriés pour continuer à exercer leurs missions d’enseignement et de recherche’’. Seule la CGT s’abstiendra (sans voter contre…). Le représentant du SNESUP (membre de la FSU qui appelle à la grève ce jour-là et dont Olivier David, le président, est membre) propose d’organiser un rendez-vous pour organiser le déblocage de la fac. Nous avons donc des syndicats professionnels (notamment de profs puisque la CGT organise principalement le personnel non éducatif et le SNESUP uniquement les profs) qui se proposent, sur un jour de grève, de monter une milice pour débloquer la fac et maintenir son bon fonctionnement. On vous laisse un moment pour penser aux implications de cette information et on en profite pour rappeler à tous ces profaillons, sans doute les même que ceux qui traitaient les bloqueurs de fascistes l’année dernière, ce qu’était l’action des faisceaux de combat, les fameuses chemises noires qui constituèrent le noyau du Parti National Fasciste en Italie.
L’action principale des chemises noires avant la prise du pouvoir de Mussolini était de faire la guerre au mouvement ouvrier et révolutionnaire, et notamment de faire le coup de poing contre les blocages et occupations d’usines très nombreuses à ce moment. Ces pratiques ont un nom, le squadrisme, en bref se faire les sous-fifres et le bras armé de l’État et du patronat.
Nous avons donc d’un côté une assemblée de lutte qui s’est notamment distinguée l’année dernière ou en 2016 par une longue occupation, une combativité à la hauteur des attaques subies, une tentative de composition permanente avec d’autres secteurs et un soutien effectif et quotidien aux autres luttes du coin, comme celle des facteurs, qui au cours de leur grève de 4 mois étaient eux aussi venus un matin apporter leur soutien au blocage de Rennes 2.
De l’autre nous avons des profs qui révèlent leurs vrais visage de bourgeois, parvenus ou pas, toujours prêt à défendre l’ordre en place, même si ça tombe sur un jour de grève. Profs qui ne se sont jamais pointés à l’AG de Rennes 2, sauf pour des appels au calme, alors qu’elle leur a toujours été ouverte. Qui n’ont apporté un soutien au mouvement étudiant que du bout des lèvres, en 2016 comme en 2018. Sans jamais se mettre en jeu, alors que nous subissions la répression des flics et des juges. Des profs ‘’de gauche’’ qui ne préviennent pas de l’expulsion de la fac prévue par la police alors qu’ils sont au courant, et même présents. Et donc maintenant des profs, syndiqués au SNESUP, donc supposément opposés à la politique du gouvernement, qui se proposent de se réapproprier des pratiques qui historiquement appartiennent au fascisme et au syndicalisme jaune. Nous n’avons pas besoin d’éducateurs, nous crachons à la gueule de ceux qui défendent leur entreprise plutôt que de se ranger du côté de ceux qui luttent !
Des prolétaire enragés
PS : Au personnel de Rennes 2 et étudiants qui reste hésitant sur la question du blocage ou de s’y opposer physiquement. Nous rappelons que l’AG de Rennes 2 est ouverte à tous que la pertinence du blocage peut y être discutée par n’importe qui. Si vous souhaitez vous investir contre la politique mortifère de ce gouvernement n’hésitez pas à venir y parler. On se permet de rappeler l’intérêt stratégique du blocage qui n’est absolument pas fait pour emmerder qui que ce soit d’autre que le gouvernement et les réacs (de gauche comme de droite) et pour libérer les étudiants de leurs obligations (parce que dispense d’assiduité ou pas quand y’a cours y’a cours).
Le groupe A$AP Révolution vous convie à son évènement de rentrée. Nous avons choisi pour cette occasion de faire venir Julien Chuzeville, historien du mouvement ouvrier pour débattre de son livre « Un court moment révolutionnaire ».
« Un court moment révolutionnaire » c’est l’histoire de ces années qui auraient pu tout changer. L’histoire des hommes et des femmes qui ont construit le Parti Communiste en France avec l’espoir d’une révolution imminente. Un travail d’archive passionnant sur une période allant en gros de 1914 a 1924, qui mélange habilement histoire politique et trajectoires individuelles. Julien Chuzeville y aborde le processus politique qui, du refus de l’union sacrée pendant la guerre de 14 à l’espoir créé par la révolution russe, conduit toute une génération à rompre avec la vieille sociale démocratie pour créer en France comme dans toute l’Europe les Partis Communistes. C’est aussi une histoire d’espoirs déçus, de principes trahis, et finalement une histoire oubliée. Écrasée sous la chape de plomb du « socialisme réellement existant » et de la réécriture stalinienne du communisme. Ce qui nous intéresse dans cette histoire c’est avant tout de montrer la force d’un moment ou tout était possible, d’un moment finalement plus si différent de notre époque. Parce qu’il est pour nous nécessaire d’analyser les réussites et les erreurs de ceux qui ont lutté avant nous et parce que leurs principes et idées doivent nourrir les nôtres.
La présentation servira de base à une discussion avec l’auteur avant l’apéro!
Venez nombreux !
JEUDI 11 OCTOBRE 19H30 BAR LE PANAMA
28 Rue Bigot de Préameneu, Rennes (métro Jacques Cartier)
Bologne, printemps 2017, alors que la ville commémore le quarantenaire de l’année 1977 et tente d’enfermer dans ses musées une réécriture de cette histoire qui lui échappe, les collectifs en lutte tentent de faire revivre en manifestation et dans de multiples événements ce qui a traversé ces dix longues années… À cette occasion, nous nous sommes entretenus longuement avec un camarade membre de Potere Operaio puis de l’Autonomie pour élaborer l’interview qui suit, traduite depuis l’italien et découpée en plusieurs épisodes, en voici la seconde partie.
… Une transition parfaite pour parler de l’antifascisme ! (voir partie 1)
Comment s’est transmise la mémoire de la période de la lutte antifasciste ? De ce que nous en savons, c’est quelque chose qui a été très structurant dans le mouvement ouvrier après guerre, avez-vous réussi à obtenir une véritable transmission du savoir, de la mémoire de ces luttes ?
Il y a eu de la transmission. Au début des années 70, il y avait beaucoup de militantisme antifasciste, d’ailleurs nous l’appelions »Antifascismo militante »1. Ça nous avait été transmis par nos pères2 qui étaient nombreux à être des partisans3. Mon père par exemple a été un partisan ici à Bologne, il était dans la brigade Irma Bandiera4. Et énormément d’entre-nous s’étaient intéressés aux luttes justement à travers l’expérience antifasciste de nos pères. L’antifascisme était intrinsèque au mouvement ! Nous nous battions pour les intérêts du prolétariat, et parmi les intérêts du prolétariat, il y a aussi l’antifascisme. Pour nous c’était lié : s’opposer à l’exploitation, aux coups de la police, à la Démocratie Chrétienne qui organisait attentats et massacres dans les gares et les trains5. L’antifascisme au début des années 70 tenait une place très importante dans le mouvement. Au temps des groupes PO (Potere Operaio), Lotta Continua, MLS et d’autres groupes politiques surtout dans le Nord, on s’organisait en équipes, parfois armées, pour aller les chercher, les tabasser pour les rendre »physiquement inutiles » et les empêcher de sortir de chez eux.
Est-ce qu’il y a eu aussi une transmission matérielle entre partisans et militants après-guerre (armes, techniques…) ?
Ça c’est une histoire très intéressante que nous avons beaucoup étudiée et surtout vécue, nous, les jeunes de l’époque, à la première personne. Parce que, des partisans on en connaissait beaucoup et comme je disais plus tôt, nombre de nos parents ou membres de nos familles avaient été partisans, donc la discussion avec eux a toujours existé. Souvent c’était aussi conflictuel parce que les partisans du PCI (Partito Communista Italiano) disaient que la résistance était finie, que les fascistes avaient été défaits, qu’il n’y avait plus besoin de la lutte armée et donc qu’il avait été juste de déposer les armes. Après il y avait une petite partie du mouvement partisan qui n’avait pas abandonné les armes parce qu’il n’avait pas confiance dans son parti, qui était le parti communiste. Et il lui donnera raison parce qu’après on a vu comment le fascisme est revenu. En Italie, à la différence d’autres pays, le fascisme n’a jamais disparu, il a survécu à la Résistance, à l’avènement de la république et il a continué parce qu’il n’y a jamais eu de dé-fascisation, contrairement à l’Allemagne ou à la France ou à d’autres pays européens6. Togliatti, le chef du PCI, proclama l’amnistie pour les fascistes, on ne les fusilla plus et il sortirent tous de prisons. Les criminels les plus dangereux, tous amnistiés. Et c’est pas grand-chose par rapport a ce qui a été un énorme problème pour nous : tous les fonctionnaires municipaux, de police, de gendarmerie et tous les magistrats, tous les enseignants de l’université ont transité du fascisme à la république. Tous ceux-là étaient fortement compromis dans le fascisme, ils en avaient fait partie et ils se sont transférés directement du fascisme à l’État. Une fois le régime fasciste terminé, ils sont tous restés à leurs postes. Et donc le mode fasciste de diriger le pays est resté, voilà pourquoi une partie, hélas petite, des partisans a résisté parce qu’ils avaient compris que c’était en train d’arriver. C’était les partisans les plus politisés et ils ont alors caché leurs armes.
A partir de 69 , mais surtout en 70-71, et surtout nous de Potere Operaio, on avait des contacts avec ces partisans, à travers des figures intermédiaires, comme Feltrinelli par exemple, si ça vous intéresse allez voir l’histoire de Feltrinelli7 mort sous un pylône à Segrate (près de Milan).
Ces partisans ont donné une partie des armes qu’ils avaient cachées, aux groupes qui à cette époque commençaient à s’organiser pour une lutte armée en Italie. On a eu beaucoup de satisfaction avec ces partisans qui s’organisèrent avec nous jusqu’à ce qu’ils soient vraiment trop vieux et qu’ils ne soient plus en mesure physiquement.
Le reste des partisans étaient aussi avec nous dans l’absolu parce qu’ils se reconnaissaient dans les luttes ouvrières et y participaient pour bon nombre d’entre-eux. Mais ils étaient avec le PCI et le syndicat. Avec ceux-là, on s’entendait bien quand on parlait des fachos mais ils restaient très liés au PCI.
Il y avait des groupes fascistes organisés à Bologne8?
À Bologne ils ont essayé mais notre tradition antifasciste, même si elle découlait du PCI, était encore très très forte. Dites-vous qu’en 72, la résistance pour nous était à peine terminée, je veux dire qu’elle était en chacun d’entre-nous. J’ai commencé Potere Operaio à 18-19 ans, et en 72 j’avais 23-24 ans comme beaucoup d’autres dans le mouvement. Quand tu es très jeune, tu te jettes vraiment dans les choses et donc l’activité antifasciste était centrale pour nous.
Après 73, il y a eu des transformations pas seulement dans l’autonomie, dans le mouvement en général mais aussi par rapport à l’antifascisme. A ce moment, la manière de se battre contre le fascisme change.
C’était des pratiques qui étaient diffusées dans le mouvement ou il y avait des groupes qui se spécialisaient sur l’antifascisme ?
Avant 73, tous les groupes avaient des services d’ordre9. Ils servaient aux organisations étudiantes, ouvrières, etc dans les affrontements de rue. Et en parallèle, il y avait aussi disons des petits groupes spécialisés dans l’antifascisme. Ils s’organisaient en groupe peu nombreux pour rester discrets et allaient chopper les fachos en bas de chez eux. L’objectif n’étaient évidemment pas de les tuer comme faisaient nos pères, nos grand-pères, ce n’était plus possible. Notre objectif était de les invalider c’est-à-dire de rendre impossible physiquement pour eux ne serait-ce que de marcher dans la rue. C’était ça notre objectif et nous l’avons pratiqué dans un sens réellement militant.
Après les choses ont changé parce que la répression anti-ouvrière sur l’autonomie et le mouvement s’est faite plus forte. Nous avons commencé à considérer l’antifascisme comme, je sais pas trop comment vous dire, un instrument capitaliste pour nous faire perdre du temps. Dans un certain sens, les capitalistes nous piégeaient dans la lutte antifasciste en finançant les fascistes, en les faisant réapparaître dans la rue, etc… faisant ainsi en sorte que nous nous occupions d’eux et pas des luttes. Nous avons alors appris à ne pas tomber dans ce piège, nous avons arrêté de nous occuper des fascistes en allant les chercher et donc d’y mettre plein d’énergie. Nous avons décidé à l’inverse d’uniquement se défendre quand eux sortaient et de porter toute notre attention aux luttes ouvrières, étudiantes et populaires sur le terrain des quartiers10. S’occuper des fasci si, mais d’une autre manière. Avant c’était vraiment structurel pour nous, c’était vraiment une activité quotidienne. Après 73, on leur mettait dessus quand ils se faisaient voir bien sûr. Mais s’ils restaient tranquilles, nous on voulait faire autre chose.
1. Antifascismo militante est une appellation construite par les mouvements de la gauche extraparlementaire en opposition avec l’antifascisme institutionnel. Ils prônent l’action contre les groupes et individus d’extrême droite (agression physique, attaque de locaux ou bars , manifestations…) plutôt que leur simple dénonciation morale.
2. On relève que l’on parle ici seulement des « pères » soit des hommes dans la résistance. Or, d’après des estimations, sur les 300 000 participants à la lutte armée contre le fascisme en Italie, au moins 35 000 étaient des femmes. En 1943, des militantes notamment du Parti Socialiste et du Parti communiste fondent les Groupes de Défense des Femmes (GDD). Investis essentiellement par les partisanes des partis communistes, ces groupes s’ouvre en 1944 à toutes les femmes antifascistes. Les membres des GDD assistent les proches des déportés ou des victimes du fascisme, organisent des grèves, créent des réseaux de propagande de la Résistance, du boycottage de la livraison de denrées aux forces militaires mussoliennes et mènent des actions de sabotage de la production de guerre. En parallèle, des résistantes investissent également les groupes armés de partisans telles la Brigade Irma Bandiera. De nombreuses femmes malgré les obstacles d’un carcan social très conservateur se sont ainsi activement impliquées dans la résistance italienne.
3. Le terme de partisans est employé entre autres pour nommer les résistants aux régimes fascistes européens du XXème siècle. Les partisans sont des combattants n’appartenant pas à des armées régulières mais qui ont recours à des actions de guérillas armées pour défendre leurs idées politiques. On parle également de franc-tireurs. Le terme partisan est plus particulièrement utilisé pour les résistants communistes et notamment ceux liés aux partis communistes de l’époque.
4. La brigade Irma Bandiera est constituée à l’été 1944 (elle prend le nom d’une partisane bolognaise torturée et assassinée par les fascistes) et qui regroupe plusieurs noyaux armés qui opéraient dans le centre historique de Bologne et sa banlieue proche. La décision de créer cette brigade fut prise en prévision d’une imminente insurrection populaire. Elle faisait partie de la division Bologne. La brigade eut 94 tués et 46 blessés sur 1066 combattants reconnus.
5. Les années suivant 68 en Italie sont marquées par plusieurs massacres de masse perpétrés par des groupes néofascistes. Les plus marquants étant l’attentat de Piazza Fontana à Milan en 1969 qui tua 17 personnes et l’attentat de la gare de Bologne en 1980 qui en tua 80. Ces attentats visaient à faire accuser le mouvement révolutionnaire et de fortes suspicions existent sur l’implication des services secrets et du gouvernement italien. Des responsables des services sercrets ont par exemple été condamnés pour entrave à l’enquête dans l’affaire de l’attentat de la gare de Bologne.
6. Il apparaît pertinent de nuancer ici le processus de dé-fascisation dans les autres pays européens. En France, on peut difficilement parler d’une dé-fascisation intégrale au-delà de l’ « épuration sauvage » immédiate (surtout des exécutions sommaires). Des partisans du régime de Vichy s’étant activement impliqués dans la collaboration avec l’État nazi vont bénéficier d’amnisties dès 1947 dans le cadre d’une politique d’unité nationale qui développe aussi en parallèle le mythe résistancialiste diffusé dans la population. Si des sanctions judiciaires sont prononcées en France, l’État va néanmoins mettre en place une politique de répression des collaborationnistes moins dure que dans d’autres pays européens comme la Norvège ou la Belgique. Par exemple, le procès de Maurice Papon, haut fonctionnaire de Vichy, qui se tient dans les années 1990 illustre la reconnaissance tardive du rôle de l’État de Vichy dans la mise en œuvre des politiques nazies et du discours de déresponsabilisation en vigueur jusque là.
7. Giangiacomo Feltrinelli né en 1926 est l’héritier d’une richissime famille milanaise. En 1944, il s’engage dans un groupe de combattants qui participe à la libération de l’Italie et à la lutte antifasciste. L’année suivante, il rejoint la fédération milanaise du parti communiste. Lorsque les éditions milanaises du Parti font faillite, le « milliardaire rouge » décide de pallier ce manque, en fondant la maison « Giangiacomo Feltrinelli editore » en 1954. A la fin des années 1950, le milliardaire prend ces distances avec le PCI pour se rapprocher des courants tiers-mondistes ce qui le conduit à tisser des liens avec entre autres Fidel Castro. A partir de 1969, Feltrinelli s’engage auprès de groupes d’activiste d’extrême gauche, il rentre alors dans la clandestiné et laisse les rênes de son entreprise à sa femme. Le 14 mars 1972, le parcours de Giangiacomo Feltrinelli arrive à son terme au pied d’un pylône électrique supportant une ligne à haute tension à Segrate, une commune de la province de Milan. Son corps est retrouvé au petit matin déchiqueté par l’explosion d’une bombe, qu’il semble avoir préparée pour saboter l’approvisionnement électrique de la ville lombarde et la plonger dans le noir.
8. Le mouvement fasciste en Italie survit assez bien à la chute du régime mussolinien. Dès 46, le Movimento Sociale Italiano (MSI) est créé à l’initiative de plusieurs groupuscules, héritiers directs ou autoproclamés du Parti National Fasciste (PNF) de Mussolini. Le MSI autour duquel gravitera l’ensemble du mouvemen néofasciste italien est aujourd’hui dissout mais voit ses émanations persister jusque dans la coalition électorale aujoud’hui constituée autour de Berlusconi ! Les militants fascistes d’après-guerre se retrouve dans le MSI avec pour objectif de participer aux élections, avec pour credo par rapport au régime fasciste : »Ne pas renier, ne pas restaurer ». En 54 et 60, des scissions voit successivement se créer Ordine Nuovo (ON) et Avanguardia Nazionale (AN), groupes antiparlementaires et plus radicaux dans leur pratiques. AN participa notamment à la tentative de coup d’État de 1970 en lien avec plusieurs secteurs de l’armée et des services secrets. Dans les années 70, on verra une multiplication de petits groupes plus radicaux notamment les Nuclei Armati Rivoluzionari (NAR), groupe armé qui commet plusieurs attentats et assassinats contre des camarades ou groupes de gauche, des actions contre l’État mais aussi le funeste attentat de la gare de Bologne en lien avec les services secrets.
9. À l’époque ce que les groupes de l’époque appellent service d’ordre désignent, contrairement aux SO actuels le plus souvent chargés de pacifier les manifs, une commission chargée d’organiser la défense des cortèges contre les flics. Cette commission spécialisée dans les actions coup de poing organisait aussi les actions offensives dans les manifs ainsi que les actions plus clandestines (actions contre des fascistes, braquages, …).
10. Il fait ici référence aux luttes qui ne sont pas dans les lieux de production mais dans les quartiers concernant le logement, l’opposition à de grands projets urbains, etc.