Réflexions de confinés sur un monde à renverser – Introduction

Introduction

Le COVID-19, n’était, début janvier, qu’une étrange pneumonie apparue en Chine, qu’on regardait de loin. Aujourd’hui, même s’il est invisible, il est partout et on le redoute, confinés derrière nos fenêtres. Mais cette situation ne nous rend pas aveugles. Dans cette période trouble et aux perspectives encore bien opaques nous avons plusieurs intuitions mais aussi des certitudes. Tout d’abord qu’il ne faut surtout pas écouter les cris d’agonies d’un vendeur d’apocalypse à la sauvette. Le capitalisme n’est pas mort, cette pandémie n’est pas la révolution, il se relèvera. Ensuite qu’on ne peut pas non plus allumer les plein-phares dans le brouillard et crier au mensonge, à la manipulation. La pandémie est là, elle tue autour de nous et n’arrange pas les capitalistes en forçant la machine à s’arrêter. Elle doit repartir. Pour ce faire, l’État s’érige en gestionnaire providentiel de la crise économique, précipitée par la crise sanitaire. Cette restructuration du capitalisme n’entraînera dans son sillage qu’un accroissement de l’exploitation des prolétaires.

Nous ne sommes pas des spécialistes (épidémiologistes, économistes) et on ne veut pas l’être. Si l’on cherche à comprendre la situation, c’est qu’en tant que militants révolutionnaires on considère que la crise actuelle révèle certaines caractéristiques mortifères du capitalisme. Mortifères dans leur forme actuelle mais également dans sa forme restructurée. Il est important pour nous de comprendre les mécanismes des crises du capitalisme pour saisir comment la bourgeoisie va y faire face et de quelle manière nous allons le payer. Parce que dans sa restructuration, la bourgeoisie ne cherchera qu’à sauver ses profits en faisant trinquer le prolétariat. En somme nous devons voir venir les ajustements qu’elle va faire dans la machine pour se préparer à les combattre. Immanquablement, elle va aussi faire appel à des rouages qu’on ne que connaît trop bien, les co-gestionnaires que sont les associations, les syndicats et réformistes de tous bords qui permettent le maintien de l’exploitation capitaliste. Le seul horizon vers lequel nous mettons le cap est la révolution. Si l’on maintient ce cap c’est donc parce que partout dans le monde des luttes éclatent, grève dans les usines, mutineries dans les prisons, manifestations, émeutes et pillages, grève des loyers. Elles sont des escarmouches dans la guerre de classe. La pandémie ne tuera pas le capital, à nous de l’achever.

De ce constat découle de nouvelles questions auxquelles nous tentons ici d’apporter un début de réponse. En quoi il n’y a pas de catastrophe naturelle mais plutôt tout un environnement biologique, menaçant par certains aspects, dont la dangerosité pour l’homme est exacerbée par la production capitaliste ? Comment l’État, les capitalistes et les gestionnaires de tout bord appréhendent la situation et tentent de la résoudre par une restructuration du système ? Et ensuite, comment nous, en tant que révolutionnaires, nous nous saisissons du moment pour y faire face et le dépasser par la lutte de notre classe ?


Première partie : Il n’y a pas de catastrophe naturelle

Deuxième partie : De la crise et de sa gestion

Troisième partie : Il n’y a pas de trêve dans la guerre de classe

Conclusion

Texte en entier (pdf) : Réflexions de confinés sur un monde à renverser, par ASAP révolution