Fin du monde ? Plutôt éclipse rouge que soleil vert !

Le dérèglement climatique, et plus largement la destruction généralisée des habitats et des espèces qui composent l’écosystème de notre planète est évidemment très préoccupante. Il suscite, à nouveau, et à intervalles réguliers depuis plusieurs décennies maintenant, une grande mobilisation. Notamment par une jeunesse inquiète, à raison, de bouleversements majeurs prévus à court terme. Mais il nous paraît aujourd’hui nécessaire non seulement de critiquer mais surtout de détruire ce qui depuis déjà longtemps se construit autour du mot « écologie ».

Car c’est bien là, derrière cette construction, que se cache le cœur du problème. Penser les dérèglements et destructions en cours causés par «l’empreinte de l’Homme » comme on nous le rabâche du G20 à Alternatiba permet de cacher le fond du problème. C’est la bourgeoisie mondiale, la classe dominante et le système capitaliste tout entier qui sont la cause de ces dérèglements. La production massive de biens permettant le profit capitaliste nécessite une industrie destructrice pour l’environnement. 70 % des émission de gaz à effet de serre sont le fait de seulement 100 entreprises. Les mêmes qui exploitent des centaines de millions de prolétaires de part le monde. Responsabiliser et culpabiliser les individus pour leur empreinte est une hypocrisie alors même que la plupart d’entre eux vivent piétinés sous la semelle capitaliste.

Le spectre de l’urgence, agité à intervalles réguliers par les différentes composantes du mouvement altermondialiste n’est pas une position politique. Il s’agit, et depuis le début de ces mobilisations, d’une stratégie de confusion et de précipitation. C’est cette précipitation qui empêche de voir émerger débats et discours au sein d’un mouvement qui se caractérise alors par son rejet du débat politique, sous couvert de diversité. Il est donc impératif de se détacher de l’urgence, de se débarrasser des œillères qu’elle impose pour combattre lucidement un capitalisme mortifère, principal responsable de l’accélération de la destruction de la planète et de l’épuisement de ses ressources.

Étymologiquement, l’écologie désigne à la base une « science de la maison », une façon de penser « l’habiter » avec ordre, cohérence et parcimonie. Un savoir de la gestion. Vouloir penser la planète, notre habitat, en appliquant cette « science » qu’est l’écologie, c’est donc toujours se mettre à la place de la classe dirigeante, de ceux qui ont le pouvoir. L’écologie est de fait intrinsèquement réformiste, elle se résume à organiser, agencer, modifier… Elle n’est surtout jamais révolutionnaire.

Feu déclenché par des propriétaires terriens en Amazonie.

Telle qu’elle est évoquée par les médias mainstream, les organisations politiques dites « écologistes » ou des théoriciens de la question, elle n’est jamais qu’une déclinaison du capitalisme. Et aussi verte qu’elle soit, elle en restera une variante, se caractérisera toujours par l’exploitation du prolétariat par la bourgeoisie. Elle restera notre ennemi et donc un système à combattre, à détruire.

En renouvelant le capitalisme dans ses arguments et ses champs d’actions, elle participe à le rendre plus durable, plus fort, plus pérenne.  Ce système est d’autant plus fort lorsqu’il apparaît « nouveau », « vert », « solidaire », « partagé »… Les inquiets en saluent alors la réforme et en embrassent aveuglément les nouveaux principes, supposément salutaires. Si la façade a été ravalée à coups de peinture verte, fondations et briques restent toujours aussi brunes et pourries.

Le spectre alarmiste de l’altermondialisme se caractérise également par sa confusion. Pêle-mêle on retrouve sous cet étendard verdoyant des anarchistes, des communistes, toute une floppée d’ONG, des écologistes de divers bords ainsi que des souverainistes et une partie de l’extrême droite, devenus altermondialistes au nom de motivations réactionnaires, nationalistes, protectionnistes et anti-libérales. Vouloir lutter « ensemble » pour le vivant, la terre ou la nature c’est dépolitiser la lutte. Ce front commun s’assume comme un mouvement au dessus des clivages idéologiques, il est logiquement parcouru de contradictions intenables, portés par des ennemis et donc voués à l’échec. À nos camarades qui s’y investissent actuellement, car c’est une cause qui mobilise, nous martelons son danger et son inefficacité. Elle prend du terrain politique au mouvement social, à la grève et à la lutte anti-capitaliste à proprement parler. Ces alliances entre organisations ne sont que le reflet des ambitions de gestionnaires voulant réformer le capitalisme selon leurs intérêts de classe, opposés aux nôtres.

 

1/ Le greencapitalism, la paix verte

La problématique climatique, l’accélération de la destruction de l’environnement sont des réalités que nous ne voulons en aucun cas nier. Elles nous préoccupent, comme toutes les attaques infligées par le capitalisme. Nous critiquons en revanche les réponses qui lui sont accordées.

L’homme brocoli, militant emblématique d’Extcintion Rebelion UK.

La première est celle menée par les États et les entreprises qui doivent désormais intégrer le discours écologiste et agir en ce sens, au moins en façade, afin de ne pas perdre la main. Leur objectif est principalement de donner l’illusion d’être concernés par ces problématiques et d’être acteurs d’un changement, notamment à grands renforts de greenwashing. Les campagnes de pubs et les déclarations des états et entreprises se multiplient afin de donner une image de responsabilité écologique fausse et trompeuse. En sommes, ils se targuent d’œuvrer pour le « climat », la « nature », afin de toujours mieux défendre leurs taux de profits et consolider leur emprise.

Un des fondements de cette réponse repose sur la culpabilisation des individus et notamment des prolétaires. Les injonctions à se responsabiliser se multiplient et augmentent la dette environnementale flottant au dessus de la tête de chaque individu. On devrait moins utiliser sa voiture car elle pollue (facile quand on travaille a 5h du matin à 20km de chez soi), éteindre la lumière quand on sort de sa chambre, manger moins de viande, bien trier ses déchets, acheter en vrac à l’épicerie bio du coin… Les médias et les politiques le répètent, si tout le monde faisait sa part du travail, ça irait déjà bien mieux ! Alors face à la supposée inaction générale, la bourgeoisie prend les devants. Prenons un exemple qui a suscité il y a peu une grogne sociale sans précédent : les taxes sur l’essence augmentent au détriment des plus pauvres qui doivent alors la subir… Ou agir et s’organiser. C’est ce discours, une fois généralisé et intégré, qui culpabilise ceux qui ne peuvent pas manger bio ou se passer de leur voiture. À tel point qu’on veut leur faire croire que c’est leur faute si le climat se dérègle ou que certains continents sont meurtris par les famines.

Les exemples sont légion et en disent long sur l’hypocrisie de ceux qui détiennent le pouvoir. Il n’y a qu’à voir ce qui est fait derrière les injonctions à trier les déchets pour qu’ils soient renouvelés. Les entreprises à qui les états ont confié leur traitement en font payer la collecte pour ensuite les balancer tels quels dans des décharges à ciel ouvert qui polluent plus encore les pays du sud. Un discours de façade culpabilisant et responsabilisant qui permet de masquer le fond du problème. Car à coté de ces « petits gestes quotidiens » censés sauver la planète, les capitalistes s’enrichissent toujours plus grâce à des entreprises qui continuent à la polluer, massivement. L’agriculture, l’élevage et la pêche industrielles qui permettent d’enrichir les actionnaires de l’agroalimentaire ou de la grande distribution, épuisent drastiquement les ressources et accentuent les inégalités mondiales. On assiste à un gaspillage organisé à tous les niveaux pour maintenir les taux de profits. D’un côté les prolétaires des pays au capitalisme avancé sont abondés en nourriture de mauvaise qualité, de l’autre ceux des pays où le capitalisme est plus balbutiant croulent sous les carences et les famines chroniques.

Le greenwashing, effectué à grands renforts de campagnes de pub et de fondations bidons, permet de déguiser les ambitions des capitalistes. Il prépare également une maximisation de leurs profits futurs. Avec la raréfaction des ressources, leur valeur va continuer à augmenter et les prolétaires seront les premiers touchés. Le capitalisme vert qui se dessine sera encore plus clivant et ce sont toujours les exploités qui en paieront, en premier, le prix fort. À qui profitera par exemple l’obligation prochaine de remplacement des véhicules d’un certain âge quand ceux-ci seront jugés trop polluants ? Sûrement pas aux prolétaires qui devront s’endetter pour pouvoir aller travailler en voitures électriques.

 

2/ la réponse alternativiste, la fuite en arrière

L’autre réponse est celle que l’on peut qualifier d’alternativiste. Elle est choisie par bon nombre de militants, par certains de nos camarades. A notre sens, elle n’est qu’une fuite en arrière.

On évoquait précédemment la dette écologique qui flotte au dessus de la tête de chaque individu. Une épée de Damoclès culpabilisante censée pousser les consommateurs à se responsabiliser, à faire le choix d’un capitalisme éthique, vert, sans emballage mais pas sans exploitation. Elle est le fruit du greenwashing des capitalistes mais aussi de ceux qui, sous couvert de parfois le combattre mais surtout de défendre l’environnement et ces « autres mondes possibles », s’en font les complices. Ces gens qui clament haut et fort que c’est en mangeant bio et local, en faisant du vélo, en n’utilisant que les transports en commun et/ou en vivant chichement que l’on fera véritablement avancer les choses. Ces gens qui reprennent le discours des dirigeants mais en ayant au moins le mérite de le prendre au sérieux. S’ils se trompent, on les imagine sincères… Pour faire changer les choses, on se persuade de ce qu’on peut. Tous ceux là sont profondément réformistes et quand ils martèlent l’urgence, c’est toujours à destination des états. Car à les entendre si les états sont les potentiels responsables du problème, ils sont surtout les seuls à même de le solutionner. Souvent leur discours repose sur une succession de reproches faits aux puissances capitalistes qui ne feraient que des paroles en l’air, n’agiraient pas concrètement. 

Extinciton Rebelion veut aller « Au-delà de la politique ».

Extinction Rebellion s’est, depuis un an, institué comme une sorte d’internationale de l’environnement. Le mouvement, lancé en octobre 2018 à Londres, s’est propagé dans de nombreux pays, avec des spécificités nationales. Les mouvements américains et anglo-saxons ont par exemple accepté les dons du Climate Emergency Fund, a contrario de l’antenne française. Ce fond est alimenté par des millionnaires américains notamment Aileen Getty, riche héritière d’une famille de pétroliers ou encore Rory Kennedy, la fille de l’ancien président américain Kennedy… Ou comment reverdir son nom. Le mouvement prône des actions de désobéissances civiles non violentes pour pousser les états à réagir face à l’urgence climatique. Ses militants exigent « la reconnaissance de la gravité et de l’urgence des crises écologiques actuelles et une communication honnête sur le sujet », « la réduction immédiate des émissions de gaz à effet de serre pour atteindre la neutralité carbone en 2025, grâce à une réduction de la consommation et une descente énergétique planifiée », « l’arrêt immédiat de la destruction des écosystèmes océaniques et terrestres, à l’origine d’une extinction massive du monde vivant » et « la création d’une assemblée citoyenne chargée de décider des mesures à mettre en place pour atteindre ces objectifs et garante d’une transition juste et équitable ». Un programme qui tient en quatre points et qui en dit long sur les ambitions de ces supposés « écologistes radicaux ». Les militants d’XR, en bons réformistes, font confiance aux états capitalistes pour régler la catastrophe environnementale qui se profile.

En dénonçant « toutes les violences », comme ils l’ont si odieusement inscrit sur une banderole pendant l’occupation de la place du Châtelet, ils mettent sur un pied d’égalité la violence d’état et celle du mouvement social. La violence répressive des états capitalistes qui protègent leur classe mise à mal par la violence révolutionnaire d’un prolétariat qui se bat contre l’exploitation, pour l’émancipation. Par cette dénonciation, Extinction Rebellion, entretient et diffuse le discours selon lequel il y aurait de bons et de mauvais manifestants, grossièrement les pacifiques contre les violents. À ce jeu-là, ce sera eux contre nous. Cette dissociation en dit long sur un mouvement qui se revendique ouvert et inclusif. Il n’est que l’énième projet de gestionnaires de la lutte et autres bureaucrates qui veulent la main mise sur la contestation. Pire, ils créent par ce biais, une forme de lutte acceptable par l’état. Ce dernier s’empresse de la légitimer, d’abonder dans le sens de ces pratiques. Reste aux médias à la relayer et à en couvrir avec bienveillance les actions. Début octobre, pour le lancement de la « semaine internationale de rébellion », Extinciton Rebellion France a voulu frapper fort. Le mouvement annonçait la « dernière occupation avant la fin du monde » et s’est retrouvé, logiquement, sous le feu des projecteurs. Une semaine organisé en partenariat avec Anne Hidalgo, maire de Paris ou encore Didier Lallement, le préfet de police… Après un an de mouvement social porté par les Gilets Jaunes, il paraît inconcevable que des militants puissent traiter avec ces institutions pour s’organiser. Les révoltes qui embrasent le monde du Chili à l’Irak ou au Liban sont caractérisées par le débordement qui survient lorsque l’organisation est collective, spontanée, qu’elle s’autonomise. L’attitude des militants XR pendant l’occupation, très éphémère, de la place du Châtelet est elle aussi révélatrice du profil de certains de leurs rebelles. Aux abords de la place, des militants en gilets oranges sont censés « apaiser les tensions avec les plus mécontents ». Leur rôle à un nom : « peace keeper », marrant comme en français ça donne « gardien de la paix », rien d’autre qu’un nom policé pour désigner des keufs. Cette milice pacifiste veillait aussi à ce que les participants à l’occupation ne consomment ni drogues ni alcools, toutes substances étant proscrites sur les lieux de mobilisation. Il ne s’agit pas ici d’en faire l’apologie, plutôt de dénoncer ceux qui avaient les moyens de s’éloigner de quelques mètres pour aller s’enivrer aux terrasses des bars voisins. Cette attitude dénote en premier lieu d’un mépris de classe, les pauvres n’ont pas même le loisir de se vider une canette en aluminium ! Mais à notre sens elle est surtout révélatrice d’une volonté de privatiser l’espace public et d’y instaurer des règles nouvelles, les leurs. On n’arrête pas le projet gestionnaire ! Finalement, en brassant le plus large possible, en imposant ses règles de bonnes conduites, en excluant la violence révolutionnaire et en traitant avec l’état, XR devient en véritable syndicat de la nature. Un nouveau parti d’opposition sage et légitime, avec lequel le pouvoir peut négocier, discuter et aller, selon son bon vouloir réformer un peu. Gardez vos miettes !

Il y a aussi ceux qui pensent que c’est en construisant à côté du système qu’on le détruit. Ces gens qui sont parfois des mêmes luttes que nous. Ceux qui expérimentent d’autres modes de vie mais qui ont toujours le capitalisme comme voisin direct. Et lui n’entend jamais laisser son voisin prospérer en paix. Il est vorace. Il reviendra toujours prendre ce qu’il croit lui appartenir. Les différentes ZAD ont eu le mérite d’exister, de faire émerger des alternatives, de défendre des principes qui nous sont chers comme l’abolition de la propriété privée. Mais elles ne peuvent être que des zones où l’autonomie se construit de manière temporaire. Le capitalisme reviendra car, justement, le monde est sa propriété privée. Alors il envoie ses huissiers et ses gros bras déménager ceux qui ont cru pouvoir lui échapper. Les keufs viennent et dans leur sillage ils amènent la répression, celle qui meurtrit les corps, met en pièce les expérimentations et abîment les idées. Les survivants seront contraints de s’asseoir à la table des négociations et de s’y faire bouffer après avoir trahi ceux avec qui ils ont lutté. C’est pourquoi ceux qui veulent construire des cabanes dans les bois et se bâtir des haciendas en palettes auront tout le loisir de le faire quand on aura détruit le capitalisme, quand on dansera sur ses cendres et qu’on squattera son immensité de béton. On ne construit pas à côté d’un système, on construit sur ses ruines.

 

3/ L’urgence n’est pas climatique mais communiste

Le panache de fumée causé par l’incendie de l’usine Lubrizol, s’élevant au dessus de Rouen.

Nous pensons que ce qui fait cruellement défaut à l’analyse proposée, notamment par XR, mais surtout par l’immense majorité des écologistes, c’est qu’elle ne propose que de s’attaquer aux symptômes et non aux causes des bouleversements écologiques en cours. Ce que ne comprennent pas, ou refusent de dire, ceux qui marchent pour le climat (bien sagement avec le soutien d’une bonne part du spectre politique) c’est que les états ne peuvent pas changer leur politique écologique de manière conséquente. Parce que tant que les capitalistes seront aux manettes, le train ne s’arrêtera pas, il continuera de prendre de la vitesse et ce jusqu’au déraillement fatal. On pourra toujours changer deux trois boulons de la machine capitaliste et les remplacer par des pièces plus vertes, imposer de nouvelles taxes écologistes, renforcer les énergies renouvelables, favoriser les transports en commun… Il n’y aura jamais de changements majeurs sans remise en cause de la recherche perpétuelle du profit. Et ça les états n’y peuvent rien parce que c’est tout simplement le fondement du système capitaliste, dont ils sont les premiers complices.

Bien sûr, même si un capitalisme vert était possible (il l’est peut être à l’échelle des puissances capitalistes mais pas à l’échelle mondiale) il n’en resterait pas moins un système détestable basé sur l’exploitation, l’inégalité et l’aliénation. Mais là n’est pas la question. Nous affirmons que seule la fin du système capitaliste peut permettre d’inverser la tendance des bouleversements écologiques en cours. Seule une révolution mondiale permettra d’enterrer définitivement ce régime qui asservit à la fois les hommes et leur environnement. C’est pourquoi des mobilisations réclamant des mesures aux gouvernants nous semblent inutiles et vaines. Un mouvement se voulant écologiste ne peut être conséquent qu’en s’inscrivant plus largement dans les luttes révolutionnaires qui vont apparaître dans la période qui s’ouvre. Ce discours ne revient en rien à minimiser la situation actuelle, nous sommes convaincus qu’il faut mettre en avant certaines de ces préoccupations pour penser des actions et construire des luttes. Mais il nous paraît essentiel de replacer les thématiques environnementales au sein des luttes sociales, dans une perspective de les renforcer. Il s’agit aussi d’afficher ceux qui proposent un écologisme déconnecté de l’anticapitalisme, comme ceux qui rêvent d’un capitalisme vert ou ceux qui prônent une décroissance heureuse, pour ce qu’ils sont : au mieux des inconséquents, au pire des ennemis de classe.

 

 

Pour paraphraser Rosa Luxemburg, dont la formule est aujourd’hui d’un actualité brûlante : communisme ou barbarie !

 

Des camarades chiliens bloquant Mina Escondida, la plus grande mine de cuivre au monde.