Tract – Tous les jours le 5 février
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Maintenant la grève !

Tract du comité pour la grève de l’assemblée des gilets jaunes diffusé à rennes.

Très tôt le matin, les lycéens en grève se sont retrouvés devant l’immense lycée Bréquigny dans le but de le bloquer et de débrayer les autres lycées. Tout le monde se retrouve à Rennes 2 à 10H30 afin de partir ensemble au rassemblement initié par la CGT et FO devant le siège du Medef, tout en débrayant les lycées sur le passage. La convergence artificiellement appelée par les centrales syndicales est rapidement débordée, s’en suivent des actions directes et collectives ; notamment le blocage d’un axe routier avec des barricades enflammées. Malgré une solidarité grandissante entre les manifestants pour se défendre et rester tous ensemble, la flicaille fait son sale taf : blesse et interpelle. Finalement les grévistes qu’ils soient étudiants, lycéens, chômeurs ou travailleurs se rejoignent tous dans les bâtiments de Rennes 2 afin de débriefer et de décider de la suite. Une partie décide de braver l’interdiction informelle de rentrer dans le centre-ville et la répression féroce mise en place dès le matin. Un  « RDV à 16 h Répu » tourne, une centaine de personnes s’agrègent, bloquent les bus, tournent autour du dispositif policier qui essaye de les contrer en empêchant le rassemblement ou un départ en manif. Les bleus multiplient les fouilles, contrôles d’identité et chargent sur tout ce qui ressemble à des prol en lutte.

Et si on continuait pour gagner ?

L’assemblée de 19h, rassemblant près de 200 personnes, commence par une demande des Lapins jaunes que les Assemblées se passent à leur QG : la maison citoyenne (n.d.l.r : « retrait des deux! »). Ça s’engueule sévère, les manœuvres politicardes des lapins jaunes ne plaisent plus aux personnes présentes, leur tendance gestionnaire a déjà refroidi pas mal de GJ (leaders autoritaires, gestion de la lutte, désolidarisation…). La tension est palpable dans l’assemblée face à cette trentaine de personnes qui semblent vouloir imposer un ordre du jour et faire voter leurs décisions prises en réunion auparavant. Notons aussi que le vote pour une Assemblée à la maison citoyenne, n’aurait pu être majoritaire s’il n’avait pas été suivi par des militants politiques qui ne manquent pas de ressurgir quand il s’agit d’enfermer la grève dans une maison. Le débat n’est pas figé et se reconduira à la prochaine Assemblée… Ce qui nous a manqué le plus pendant ces deux heures de discussions c’est le débat sur les stratégies à suivre pour gagner (actions diverses, grèves, blocages, manifestations et cibles, diffusions, points de rdv d’info et d’organisation…) plutôt que de parler pendant des heures de comment aménager la défaite. Néanmoins la lutte est loin d’être finie ! Parions sur le fait que de nombreuses personnes soient déçues par l’orientation que prend subitement l’assemblée des « GJ de Rennes et alentours » et que ces enjeux soient mieux compris par l’ensemble du mouvement, puisqu’ils sont pour une fois explicités devant tous le monde. La salle de l’atelier du vent accueillant l’assemblée se vide aussi vite qu’elle s’est remplie : place aux actes !

  Faisons tout pour que la prochaine assemblée soit un lieu de débat massif sur COMMENT GAGNER.

Bloquer la chaîne (du froid)

Le rendez-­vous est fixé à 21h sur le parking du Leclerc Cleunay pour accueillir tout les gilets jaunes qui ne venaient pas de Rennes et qui s’étaient déplacés pour l’action. Le blocage cible un géant mondial du transport, l’entreprise Stef spécialisée dans la logistique des produits frais et incarnée localement par un centre logistique route de Lorient. Les camions viennent de tout le grand Ouest pour approvisionner le centre, qui redistribue au cours de la nuit à travers toute la Bretagne. A 22h, déjà plus de 150 personnes bloquent les deux entrées et sorties de camions qui commencent à s’entasser sur les routes adjacentes. La flicaille se pointe rapidement, deux espèces de cow-boys qui tentent de faire valoir leur autorité, en vain, et finissent par repartir, menaçant qu’ils reviendraient avec du renfort, sous les huées des personnes présentes.
Peu après, une 50aine de personnes décident d’aller bloquer la plateforme de tri de colis de La Poste au Rheu afin de multiplier les points d’action. Les bloqueurs de la plateforme logistique de Stef décident d’étendre leur périmètre d’action à une grande partie de la zone industrielle, notamment au Marché d’Intérêt Régional, imposant un rapport de force aux quelques flics présents. D’énormes barricades de pneus, de centaines de caddies, de poubelles et de palettes sont montées et enflammées de façon à stopper les camions sur quasiment un kilomètre sous le regard complice des chauffeurs. Des contacts sont pris avec les chauffeurs, on discute des prochains blocages et du mouvement en général. Certains gilets jaunes tenant des propos ouvertement racistes envers des chauffeurs se font bacher et un gilet arborant la quenelle de Dieudonné finit au feu.

Pour finir la nuit en beauté, tout le monde se retrouve au petit matin au dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche. Le blocage est effectif pendant les 4h de la nuit où l’activité du dépôt bat son plein. À 9h les keufs se ramènent bien motivés à virer les gens et foutre un coup de pression au passage. La venue des keufs signe la fin de la journée d’action, les gens se topent pour se dire bonne nuit et pour se promettre de remettre ça bientôt.

Contre la répression, faisons bloc !

Pendant la journée du mardi 5 février, une dizaine de personnes sont arrêtées. Certains passent du contrôle d’identité (4h) à la garde à vue (24h) pour le seul motif de refuser d’être fiché, sortant avec une convocation au tribunal pour « refus de signalétique ». Deux personnes, l’une accusée d’avoir dégradé un portail d’entrée d’un lycée, l’autre d’avoir eu des pétards dans son sac, passent le mercredi après-midi en comparution immédiate directement après la GAV. Ils refusent tous les deux la « compa », malgré l’insistance du juge, préférant avoir du temps pour préparer leur défense. En effet, être jugé en « compa », c’est être jugé sans connaissance de son dossier, avec un avocat commis d’office souvent incompétent.

Malgré les charges faibles dont les arrêtés sont accusés, ils repartent avec des contrôles judiciaires en attendant leur procès début Mars (interdiction de sortir d’Ille-et-Vilaine/ de Bretagne, pointage 2 fois par semaine au commissariat, interdiction de participer à une manifestation), le juge punissant plus la participation aux manifestations du mouvement que sur les faits individuels. On oublie pas, que le tribunal est aussi un lieu de lutte, défendons-nous contre ces chiens de juges !

Faisons en sorte que tous les jours soient comme le 5 février, en mieux.

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