CHAOS DE NOËL À LA POSTE

Dans la continuité des mesures libérales de restructuration des services publics, La Poste impose à ses salariés une réorganisation du travail dans tous ses secteurs, avec à la clé : suppressions de postes, allongement du temps de travail et obligation d’assiduité. Malgré une résistance des travailleurs, qui se relaient pour faire grève sur différents lieux de travail, et à différents postes depuis plusieurs semaines, la direction de La Poste à décidé d’appliquer ces mesures en Ile-et-Vilaine à compter du 14 novembre.

C’est donc mardi que s’est tenu un rassemblement devant le bureau de poste de République à l’appel de SUD PTT, l’occasion pour les salariés en lutte de se réunir et de lancer une dynamique d’expansion de la contestation. Des facteurs, guichetiers, colipostières, personnels des centres financiers, agentes des centres de tri, ainsi que des camarades en lutte contre la loi travail et les ordonnances sont partis en cortège jusqu’à la sous-préfecture.

Le soir même, à partir d’un appel de l’AG Interpro, une trentaine de personnes se réunit pour partir en convoi jusqu’à la plate-forme de tri de colis du Rheu.

Dès 19h30 de sommaires barricades de palettes se dressent devant l’entrée, empêchant les poids lourds de rentrer et sortir, bloquant ainsi le flux de colis. Rapidement les flics arrivent et resteront à proximité jusqu’à la fin de l’action, n’intervenant que pour prendre quelques clichés des personnes présentes, éteindre un feu tout juste allumé pour réchauffer l’atmosphère, ou encore « protéger » un DRH accompagné d’un huissier, descendu jusqu’à la grille afin d’informer qu’ils ne négocieront pas…

À 21h, un contact rapide se fait avec l’intérieur, il n’y a plus de colis à trier, donc plus de travail ! Espérons que ce temps chômé mais néanmoins payé donne l’occasion aux employés de discuter de leurs conditions de travail pendant cette saison des fêtes de Noël où les colis se multiplient.

La direction a mis notamment en place cette fameuse prime Challenge ou prime d’assiduité donnant plusieurs centaines d’euros à ceux qui arriveront à tenir sans aucune absence du 14 novembre au 31 décembre. Un procédé perfide pour empêcher les grèves, et obliger coûte que coûte à travailler malgré les blessures ou les maladies qui sont d’ailleurs souvent liées au travail. Tout est fait pour casser la grève, comme à Janzé, où la direction en  collaboration avec des boîtes d’Interim a engagé au pied levé des travailleurs en remplacement des grévistes, pour seulement quelques heures !

Sur place, les poids lourds bloqués s’accumulent petit à petit le long de la route. Ça discute, débat, passe le temps, s’organise. La plupart des semi-remorques seront envoyées vers d’autres centres de tri en sous-traitance, qui devront engager des dizaines d’employés supplémentaires pour gérer l’arrivage. À 23h, les bloqueurs repartent sans souci après une opération réussie.

Nous saluons l’initiative de L’AG Interprofessionnelle d’appeler à ce genre d’action de solidarité !

Cassons la division entre travailleurs créée par les directions !
Battons-nous pour que les intérimaires ne soient pas envoyés casser les grèves !
Arrachons du temps aux cadences pour s’organiser !