Fièvre du capitalisme, de quoi le corona est il le nom ?

Depuis quelques semaines, un virus apparu en Chine s’est rapidement propagé à de nombreux pays du monde et crée une situation économique et politique inédite ! Ce qui était d’abord présenté comme une grippe un peu vénère, a rapidement pris des allures de pandémie dont les conséquences vont bien plus loin ce qu’on pouvait imaginer il y a quelques semaines.

C’est une véritable crise du capitalisme mondial qu’a imposée cette épidémie sans précédent dans l’histoire récente. Sa propagation exponentielle a fait prendre à de nombreux pays des mesures drastiques : confinement, fermeture des frontières ou par exemple aux USA des lignes aériennes en provenance de l’Europe… Le stress économique provoqué par ces mesures et par la chute de l’activité et des échanges (avec la Chine notamment) a provoqué une dégringolade généralisée des marché boursiers depuis ces derniers jours. Le CAC 40 connaît au moment où on écrit cette article une des pires chutes de son histoire.

Impossible de savoir si cette crise est passagère ou va s’installer dans la durée et avoir des impacts à long termes sur le capitalisme. Ce qui est sûr, c’est qu’elle montre la fragilité des marchés financiers, liés à la production et non pas déconnectés du réel ; une crise économique de longue durée se profile, demain ou dans quelques mois… Crise après crise, le capitalisme évolue et se régénère, on va pouvoir observer dans la gestion de l’attaque corona, les prémisses du visage du capitalisme de demain comme dans un mauvais film d’anticipation ou une série canal+ qui nous fait pas rire.

Comme d’hab quand le capitalisme souffre c’est les exploités qui trinquent. En Italie, pays d’Europe le plus touché, toutes les activités sont désormais a l’arrêt, bars et restos sont fermés comme les écoles ou les facs. Les compétitions sportives sont arrêtées et les Italiens invités à se confiner chez eux et à ne sortir que pour des raisons essentielles. Bien sûr toutes ces restrictions ne s’appliquent pas à une activité : le travail. Impossible pour les capitalistes d’arrêter de nous exploiter, même provisoirement. Les matchs de foot sont annulés par crainte de contagion mais quelle risque de transmission y aurait-t-il dans le métro ou dans l’atelier des usines si ce n’est celui de la révolte? Rien d’étonnant là-dedans et loin de nous l’idée de pointer une mauvaise gestion, on doit bosser pour que les bourgeois puissent accumuler, notre santé n’est même pas une question qui se pose quand on meurt au travail tous les jours. Etre obligés de bosser, ou ne pas être payés si on est mis au chômage, être mal soignés et privés de sorties collectives sonne le glas d’une vie austère et morose, coincés entre l’entreprise, les magasins ou le domicile!
Déjà des travailleurs se révoltent contre l’obligation d’aller bosser quand tout le reste est appelé a s’arrêter pour limiter les risques de contagion. Des grèves sauvages ont éclatées ces derniers jours dans de nombreuses usines comme a la FIAT de Pomigliano, la Whirlpool de Cassinetta, la Corneliani de Mantova, la Ast de Terni et de nombreuses entreprises, du nord au sud du pays.

Autre symptôme de la crise provoquée par l’épidémie, à l’annonce de la suspension des parloirs les prison du pays se sont enflammées. Plus de 30 prisons, sur l’ensemble du territoire italien, ont connu en quelques jours des mutineries allant de la grève de la faim à la prise de contrôle totale de la prison par les émeutiers comme à Modène où la prison à été entièrement saccagée ou encore à Milan où elle a été partiellement incendiée et ce en plein centre ville ! Ces révoltes interviennent bien sûr pour un ensemble de raisons dont la suspension des parloirs et la peur de la contamination ne sont que les dernières humiliations qui font déborder la rage. Les mots d’ordres des enfermés, de leurs familles et soutiens qui se sont mobilisés à l’extérieur crient « Liberté pour tous ! » et « Amnistie ». C’est un conflit direct et frontal avec le système carcéral qui est posé et nous ne pouvons qu’espérer qu’il posera des jalons et donnera des idées pour la suite. Nos pensées vont vers ceux qui, une fois la révolte terminée connaîtront transferts, tabassage, nouveaux procès et autres mesures d’isolement. Nous leurs apportons tout notre soutien ainsi qu’a ceux qui a Foggia ou à Rome ont réussi à profiter de l’émeute pour se faire la belle, qu’elle ne prenne jamais fin !

Ce virus fait apparaître ce qui n’est qu’une version déformée de la merde capitaliste et on ne peut imaginer quelles formes les luttes prendront en France si la situation s’aggrave mais espérons qu’elles contaminent tout le monde!

À bas l’État et le Capital,

à mort le salariat et le système carcéral,

vive l’auto-organisation!